Depuis cinq ans, cette discipline connaît un essor très important avec une croissance exponentielle de ses adeptes. Elle a d'abord été pratiquée par des spéléologues ou des alpinistes qui avaient une bonne connaissance de la montagne et du rocher, et qui ont su adapter avec plus ou moins de succès leurs techniques aux conditions spécifiques rencontrées dans les canyons. Aujourd'hui, alléchées par la médiatisation de l'activité par le biais de descentes faciles ou en passant par des guides, un nombre de plus en plus important de personnes se lance dans la pratique de cette activité avec des connaissances et une expérience parfois très limitées. Peu de structures assument une véritable initiation dans ce domaine, initiation visant à faire acquérir aux débutants une autonomie de progression qui leur permettrait d'aborder seuls et en sécurité des descentes plus techniques. Parallèlement, d'autres ont une expérience acquise sur plusieurs années de pratique et essayent d'améliorer le matériel et les techniques, se consacrent bien souvent à "l'ouverture" de nouveaux canyons, voire aux expéditions à l'étranger. Ils s'orientent vers une pratique professionnelle. Sans vouloir faire de prosélytisme, les clubs, en donnant quelques "ficelles" et conseils pratiques, veullent informer chacun de la spécificité des problèmes rencontrés en canyon et de la nécessité, comme pour les autres sports de plein air, de se préparer au mieux à les résoudre. Nous avons été surpris au cours de nos descentes dans diverses régions de France et d'Aragon de constater un grand nombre d'imprudences commises par rapport à certaines techniques qui nous paraissent acquises et qui pourtant n'étaient pas employées. A tous ceux à qui ces lignes paraîtraient donc superflues, nous conseillons un bain... de foule dans les canyons de la Sierra de Guarra au mois d'août pour se persuader que ce n'est pas toujours évident pour tout le monde. Peut-être ce document arrive-t-il trop tôt ? Dans les mois qui viennent, des contacts réguliers à l'échelle nationale avec la Fédération Française de Spéléologie ou d'autres structures nous permettront-ils d'être plus complets. Mais alors, quel est le bon moment ? Il fallait en choisir un et se «jeter à l'eau », Pour la descente de gorges et canyons, comme pour de nombreuses activités de plein air, l'utilisation d'un matériel adéquat est un facteur important de sécurité. Le matériel spécifique étarit actuellement limité, force est de faire appel aux équipements utilisés dans d'autres sports: plongée et autres activités aquatiques, a!pinisme, escalade et spéléologie. Il nous est cependant apparu, en confrontant les expériences de chacun, que le matériel disponible dans le commerce n' apporte pas entière satisfaction et ne s'adapte pas à toutes les situations rencontrées dans les canyons. Certains pratiquants ont pu modifier ou créer un matériel nouveau, mais beaucoup reste à faire dans ce domaine, notamment avec la collaboration des fabricants qui commencent à peine à découvrir le marché potentiel que représente cette activité. Si la nécessité d'un matériel spécifique semble logique, il en est de même pour les techniques de progression qui, bien que s'inspirant largement de celles utilisées dans d'autres activités, présentent dans certains domaines une particularité certaine.